Jusqu'à présent, les systèmes de surveillance et de prévision des crues soudaines (ou crues-éclair) se sont focalisés sur l'estimation de l'intensité des crues-généralement les débits et leurs périodes de retour. Le Bihan et al. [2016,2017] ont proposé d'aller plus loin, en intégrant à ces chaînes de prévision une première évaluation des impacts des crues sur les zones habitées. L'approche proposée comprend, en plus d'un modèle pluie-débit distribué, une méthode hydraulique permettant l'estimation des champs d'inondation à partir d'un MNT à haute résolution (méthode Cartino). Cette méthode est utilisée pour produire un catalogue de 10 scénarios d'inondation, qui est combiné à une base de données d'occupation des sols, pour construire une courbe d'impacts (nombre de bâtiments inondés en fonction du débit) sur chaque tronçon de rivière. Une première validation de cette approche a été réalisée à partir de données de sinistralité d'assurance, pour les crues de septembre 2002 dans la région d'Alès, et juin 2010 dans le secteur de Draguignan, dans le sud-est de la France [Le Bihan et al., 2017]. Ces résultats sont repris ici. La base de données de sinistres de la CCR qui a été utilisée, constitue une des sources d'informations les plus complètes sur les dommages liés aux risques naturels en France. Le processus de validation des résultats du modèle à partir de ces données est présenté, en mettant l'accent sur les principales difficultés rencontrées.