L’ampleur des phénomènes de congestion sur les réseaux autoroutiers encourage les gestionnaires du trafic à multiplier les opérations innovantes. Parmi celles-ci, la régulation dynamique des vitesses (RDV) joue un rôle essentiel. L’intérêt pour la régulation s’accompagne tout naturellement d’interrogations sur l’évaluation de ses impacts réels sur la congestion du trafic, sur la pollution et plus généralement sur sa rentabilité économique. En s’appuyant sur le cas de l’autoroute A31 Nord, cette communication décrit une démarche méthodologique complète et originale répondant aux questionnements précédents. Il existe plusieurs guides d’évaluation des opérations de gestion du trafic. La plupart d’entre eux décrivent des démarches générales sans aborder les aspects pratiques relatifs aux données et aux outils de calcul. L’originalité de la démarche proposée réside dans une combinaison locale-globale. La première examine les effets de la RDV sur les paramètres locaux : capacité, niveaux de service. La seconde s’appuie sur des données de Floating Car Data (FCD) ou Bluetooth (BT) pour la comparaison des temps de parcours. Cette panoplie de données permet alors de couvrir les différentes séquences de l’évaluation. La démarche est appliquée à l’évaluation de la RDV mise en œuvre à partir d’octobre 2015 par la DIR Est sur l’autoroute A31 Nord. Les variations 2019/2015 sont d’abord appréhendées localement à partir des mesures issues des boucles. Par la suite, des données FCD ou BT quantifient globalement les gains de temps et de pollution. L’analyse socio-économique complète aisément la démarche et confirme l’intérêt de l’opération. La combinaison locale-globale s’appuie sur la complémentarité entre les mesures de boucles et les données FCD ou BT. Elle est généralisable sur de nombreux réseaux grâce à l’accès facilité aux données issues des nouvelles technologies de mesure.